Une toile percée blanche, sur un mûr blanc. Aucune aspérité. Juste cette incision chirurgicale, à peine visible, d’où jaillissent des entrailles scintillantes. Du souffle continuel de la ventilation se dégage une impression dynamique, organo-technique. La toile semble envelopper un corps. Derrière cette peau tendue, cette membrane on semble presque distinguer, une batterie, un processeur, un cœur. Oscillation provoquée entre substance inerte et processus dynamique, entre objet figé et combinaisons energético-électrique.
De l’intérieur naît le sens. Une forme, un modelage, une toile blanche qui n’en est plus une. Qui quitte le cadre de bois. La toile tendue immaculée, devient corps électrique. L’affecte poétique de l’objet artistique fait place à la matérialité et à l’imaginaire électrotechnique. Il y a modification de substance perceptive. Le regard et la pensée sont happés par les fils de cette réalité. Virtuelle, notre imagination est piégée, détournée, et nous sommes l’objet de ce détournement. Notre désir frénétique de réalité, cette envie prenante de se raccrocher de se reconnecter, de panser au lieu de penser. Dans un mouvement d’expansion organique, nous greffons les organes de la vue, du toucher. Le dessin de l’œuvre mue alors vers le dessein actif et réactif du produit inséré et dynamique. A fleur de toile ! on s’écrit …
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